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Conseils pratiques sur les enfants et l’impulsivité

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Actuellement, on rencontre constamment des fillettes et garçonnets avec un haut niveau d’impulsivité associé à un déficit dans le contrôle des fonctions exécutives, se manifestant par des difficultés dans l’organisation, la planification ou l’exécution d’une tâche spécifique. Ainsi, à maintes reprises, l’impulsivité se manifeste comme une réponse à une mauvaise gestion émotionnelle (excès émotionnel soit être surexcité ou trop en colère).

À ce moment, il est important d’exposer à l’enfant qui n’a pas eu un bon comportement, une fois, qu’il existe des techniques ou solutions de rechange qu’il peut mettre en pratique à l’avance afin de prévoir les conséquences accompagnant ce qu’il veut faire.

En sachant que l’attention, la concentration et l’autocontrôle varient d’une personne à l’autre, il est important de comprendre qu’une difficulté à rester attentif ou un surplus d’énergie ne signifie pas que l’enfant est hyperactif ou présente un TDAH.

Voici donc quelques conseils pour vous aider à mieux gérer votre enfant et son impulsivité :

  1. Réponse à la nécessité de bouger: pour rester calme, l’enfant impulsif dépense beaucoup d’énergie dans la salle de classe. N’ayant donc pas satisfait ce besoin de bouger, il aura sans doute des répercussions sur ses capacités attentionnelles qui augmenteront son agressivité. Il faut donc, au quotidien, prévoir des activités où il pourra dépenser son énergie avant les moments où il doit rester calme (matins avant l’école, avant les repas, avant les devoirs, avant de se coucher, etc.). Aussi, il est important de lui procurer un objet lui occupant les mains ou les pieds pendant qu’il doit rester calme : balle antistress, élastique, pâte à modeler, lézard lourd, etc.
  2. Alimentation saine: on suggère de réduire la quantité d’aliments industriels, de consommer moins de sucre, de gras, de colorants et d’agents de conservation. Ainsi, il faut faire attention au petit-déjeuner : pas trop de sucre (ex : Nutella, jus), ajouter des protéines et des fibres. Aussi, vérifiez si ce dernier ne pourrait pas avoir des intolérances alimentaires (lactose, gluten, etc.). Une mauvaise digestion influence particulièrement l’attention et l’humeur. En dernier lieu, ajoutez des omégas 3 à son alimentation et vérifiez s’il y a lieu de carence en zinc ou en fer.
  3. Réduction de temps devant les écrans (télévision, ordinateur, tablette, etc.)
  4. Jeux de société : 30 minutes/jour suffisent. Ces activités sont excellentes pour l’entrainement par le plaisir, développer des capacités à attendre son tour, réfléchir et trouver des stratégies, inférer, anticiper des situations, gérer ses émotions, etc.);
  5. Apprentissage adapté: Puisque tous les enfants n’ont pas les mêmes besoins ni la même façon d’apprendre et d’encoder l’information, il faut utiliser trois types d’apprentissages : auditif/verbal (explication orale), visuel/concret (démonstration) et kinesthésique/expérientiel (mise en situation par le mouvement);
  6. Indulgence (pardonner) : les difficultés de concentration et la maitrise d’agitation sont souvent dures à contrôler pour l’enfant. Évitez de le culpabiliser (oublis, agitation et inattention), amenez-le à l’indulgence envers lui-même en accentuant sur le fait qu’il est en apprentissage (valorisation d’efforts et identifications de figures importantes qui oublient ou font des erreurs aussi). Soyez également indulgent envers vous-même, parent ou prof. Dieu seul sait combien il est difficile de garder patience avec un enfant distrait, qui bouge comme un ver, qui perd tout et s’emporte à la moindre frustration.

Marie-Nicka Petit-Frère 

Intervenante pédagogique/Psychologue, La Ressource

Être intervenante pédagogique en Haïti

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« Mon enfant a un problème d’attention,
il ne peut pas se concentrer. Du coup, il ne
comprend pas ce qu’on fait en classe »

« À son âge, il n’a pas encore acquis
cette habileté, cela m’inquiète »

Nous entendons fort souvent ces propos de parents inquiets, désemparés, car leur enfant est différent des autres. Certains d’entre eux ont même un diagnostic d’un TDA/H ou d’un trouble d’apprentissage.

Dès lors, plusieurs questions leur viennent à l’esprit : que faire après avoir reçu un tel diagnostic? À quels professionnels s’adresser? Comment peut-on aider l’enfant à évoluer positivement dans son processus d’apprentissage?

Comme tout défi au niveau cognitif, les troubles de l’apprentissage nécessitent une thérapie précise. Une prise en charge particulièrement complexe et surtout plus intégrale qui se dessine en trois étapes : la psychothérapie — travaillant le côté émotionnel et relationnel -, le suivi pédagogique et le recours à l’aide médicale.

À chaque étape, intervient un professionnel particulier. La première nécessitant l’intervention d’un psychothérapeute, la deuxième, celle d’une intervenante pédagogique et la troisième, celle d’un psychiatre ou d’un neurologue.

De ces trois professionnels, le domaine d’intervention pédagogique est peu connu en Haïti alors que les besoins en matière d’accompagnement et de suivi pédagogique pour les sujets en difficulté sont grands et même urgents.

Voulant contribuer à la vulgarisation de ce domaine, notre propos se portera sur la prise en charge pédagogique.

Le travail de l’intervenante pédagogique consiste à apporter une aide individualisée aux enfants ayant un TDA/H ou un TA en leur offrant des programmes adaptés capables de pallier à leurs difficultés. En utilisant de nombreuses stratégies, ces professionnels veillent à ce que la rééducation des habiletés non acquises soit faite et que l’enfant acquière de l’autonomie.

En Haïti, vu les préjugés liés aux troubles, le travail de l’intervenante pédagogique est loin d’être aisé. Nous en faisons l’expérience tous les jours. En effet, en arrivant dans notre bureau, les enfants ont souvent une faible estime de soi, un manque de confiance en leurs capacités, conséquence fâcheuse de la manière dont on les perçoit.

Aussi, faut-il souligner que ce travail requiert une formation en psychologie ou en éducation spécialisée, mais aussi des aptitudes personnelles.

Être intervenante pédagogique en Haïti, c’est être empathique : c’est essayer de comprendre le vécu quotidien et les frustrations de chaque enfant, comprendre qu’une journée difficile à l’école peut influencer défavorablement la motivation de l’enfant lors d’une séance de travail.

C’est aussi être capable d’apporter du soutien nécessaire quand les ressources de l’enfant sont insuffisantes, l’encadrer, le motiver tout en respectant sa singularité. C’est aussi être patient, cela implique le respect du rythme de chaque enfant.

Être intervenante pédagogique en Haïti, c’est une façon de dire « non » aux multiples discriminations que subissent nos enfants vivant avec un TDA/H ou un TA, c’est aussi un message symbolique disant que ces enfants ont un potentiel intellectuel qui doit être développé et nous sommes parmi ceux qui croient que la différence ne peut être en aucun cas source de raillerie, d’avanie et de marginalisation.

En Haïti, être intervenante pédagogique c’est militer pour inciter les pouvoirs publics à mettre en place des plans d’action pour une meilleure prise en charge. En effet, l’influence de l’État est quasiment absente, il n’existe aucun texte de loi sur la prise en charge des troubles ni sur la reconnaissance des droits des sujets atteints.

Alors, il est important que les parents, les enseignants et les professionnels puissent travailler en étroite collaboration facilitant ainsi la circulation des informations les plus précises possible sur la vie et les défis des enfants afin qu’ils puissent profiter au maximum des services et progresser au mieux.

Darline Medna

Intervenante pédagogique, La Ressource